La communication verbale & non-verbale
Pour réussir dans le monde du travail il est important de savoir comment la communication fonctionne. Ici vous trouverez des conseils.
La communication:
Une communication réussie ne se produit que lorsque le message sera compris par le destinataire comme il a été conçu par le destinateur. Dans le schéma suivant on peut voir le modèle de la communication de Roman Jacobson [1] qui décrit très bien comment la communication se déroule :
Image : Le modèle de la communication par Roman Jacobson
Un destinateur envoie un message au destinataire. Le contexte décrit l’ensemble des conditions sociales dans lesquelles les deux personnes qui interagissent se trouvent. Lorsqu’il y a un message il est nécessaire d’avoir un code en commun pour coder et décoder ce message qui peut être par exemple la langue française que les deux personnes partagent. Le contact signifie une liaison physique et psychologique entre les partenaires de dialogue. Jacobson fait correspondre à chaque facteur de la communication une fonction : la fonction expressive (Le message est centré sur l’émetteur et le destinateur informe le récepteur sur sa propre attitude), la fonction conative (permet au destinateur d'agir sur le destinataire), la fonction phatique (sert à établir et à maintenir le contact), la fonction métalinguistique (les partenaires vérifient qu'ils utilisent bien le même code), la fonction référentielle (dénoter le monde qui nous entoure), la fonction poétique (se rapporte à la forme du message). [2]
La communication non verbale:
Aujourd'hui on applique plutôt la conception orchestrale de communication. Ce concept développé par l’école de Palo Alto autour de l’anthropologue Greory Betson et le psychiatre Paul Watzlawick est fondé sur l’idée que la communication est un système complexe auquel les individus participent en permanence comme dans un orchestre invisible: la communication n’est plus vue comme le transfert d’une information entre seulement l’émetteur et le récepteur. On voit la communication plutôt comme un orchestre dans lequel tout le monde participe. La communication dans cet orchestre passe par des canaux multiples : la voix, les regards, les gestes, les silences, l’apparence et les postures de notre corps, l’utilisation que nous faisons de l’espace et notre relation au temps, c’est-à-dire le non verbal.
Il y a déjà des problèmes de communication dans les situations où l'on parle la même langue. La possibilité de problèmes augmente quand les personnes de cultures et de langues différentes essayent de communiquer. Les personnes qui sont issues de différentes souches culturelles ont toutes leurs propres règles de communication, ce qui peut causer quelquefois des malentendus. Naturellement, il est essentiel de communiquer dans l’économie mondiale et pour améliorer la coopération professionnelle il est donc très important de comprendre ce qui décrit la communication verbale et non verbale. Sur le plan professionnel, cela peut ouvrir des portes pour entrer en relations d´affaires avec de nouveaux clients.
Dans ce qui suit, nous allons plutôt nous concentrer sur la communication non verbale, car il est plus intéressant de voir les différences non verbales pendant une rencontre interculturelle; en effet selon l’étude connue du professeur et psychologue Albert Mehrabian dans une interaction, 7% de la communication passe par le verbal, 38% par le para verbal et 55% par le non-verbal. La communication non-verbale joue donc un rôle important (Cf. Mehrabian 1981 : 182).
Source: propre illustration
Seulement pour souligner l’importance générale de la communication, nous allons définir le terme avant de présenter quelques faits sur la communication non-verbale.
Comme l’origine
latine (communicare - partager/échanger) nous laisse présager, on entre en
contact avec autrui en communiquant et en échangeant des informations, des
émotions, des opinions et des idées. La communication
désigne alors un processus pendant lequel nous transmettons du sens et des
valeurs. [3] On peut faire une distinction entre la communication verbale et non-verbale:
Source: Organigramme mis en place à partir du texte de Böhm, Dr. Ursina: Interkulturell kompetent?. Fachaufsätze Ausgabe 2/2004 [01 Mars 2004], http://www.lift-report.de/index.php/news/13/338/Interkulturell-kompetent (09.01.2013).
Chaque personne apprend la langue de son milieu culturel via la formation et l’éducation et peut l’utiliser oralement ou par écrit.
Quand des gens qui parlent des langues différentes se rencontrent, ils appliquent consciemment ou inconsciemment plutôt des symboles non verbaux que des signes linguistiques du langage verbal. La communication non-verbale exprime alors un mode de communication sans mots qui inclut plusieurs canaux de communication par exemple le langage du corps, les expressions faciales (les mimiques), les modifications physiologiques, des gestes, la distance, les vêtements ou le contact avec les yeux et cetera.
Les concepts de la communication non-verbale
En ce qui concerne la communication non-verbale, les concepts les plus connus dans la plupart des champs scientifiques sont la kinésique et la proxémie. Le concept kinésique a été introduit par Ray Birdwhistell et analyse principalement la gestuelle et les mimiques des locuteurs dans une interaction. (cf. Wind 2006 : 88). Edward T. Hall a élaboré le concept proxémique qui examine la distance physique qui s’établit entre des locuteurs. (cf. Wind 2006 : 61). Dépendant des cultures, la distance est plus ou moins importante pour le locuteur et le concept propose quatre sphères qu’on peut différencier: la sphère intime, la sphère personnelle, la sphère sociale et la sphère publique.
Selon Keers/Wilke
on peut attribuer trois fonctions à la communication non-verbale
(cf. Blom/Meier: 83 sqq.): Premièrement, elle peut structurer la communication
verbale en faisant par exemple une pause. Deuxièmement, quand on a avalé sa
langue elle peut remplacer des mots par un geste comme hocher la tête ou
pleurer pour transmettre un message ou des émotions. Finalement, elle peut
renforcer un message verbal en ajoutant des gestes comme montrer quelque chose.
Les particularités des Français :
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Les Français sont des observateurs attentifs de la communication non-verbale.
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Ils parlent beaucoup avec leurs mains autant qu'avec la bouche.
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Le contact avec les yeux dans la conversation est essentiel.
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Le comptage avec les doigts ne démarre pas avec l'index, mais avec le pouce.
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Le claquement de doigts pour appeler le garçon, est considéré comme impoli.
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Gratter le menton montre qu’une chose ou qu’une conversation est ennuyeuse.
Vous devriez toujours avoir votre propre corps, votre attitude et vos émotions sous contrôle. Celui qui est attentif à la syntaxe corporelle peut repérer les sentiments favorables ou défavorables, mieux orienter une négociation, un entretien et peut beaucoup mieux réussir la communication quotidienne. Chaque culture a son propre mode de communication. Cet aspect est souvent sous-estimé et mène inutilement à des malentendus. Dans ce qui suit, nous vous présentons quelques exemples de gestes culturels et d'expressions idiomatiques importants.
Ce signe formé avec un pouce et l'index signifie en
France «zéro» ou «sans valeur», et non pas, comme en Allemagne "Ok!" > Le signe OK est montré avec les pouces.
J’en ai ras le bol ! > On ne peut ou veut plus.
Cela lui est passé sous le nez. > Il a raté quelque chose.
C’est rasoir ! > On s’ennuie.
Mon œil ! > Je n’y crois pas !
Et toc ! > J’ai raison !
Il est bourré ! > Il est saoul.
Je croise les doigts. > Je te souhaite bonne chance !
Motus et bouche cousue. > Je ne dis rien ! C’est un secret !
J’ai les chocottes ! > J’ai peur !
Hum ! C’est délicieux ! > C’est un bon repas !
Source : Les images ont été repéréees dans FDLM n° 362 de mars-avril 2009.
Bilan :
En général, les exemples et les explications ont montré que la communication verbale ou non-verbale jouent un rôle non négligeable, en particulier pour l’économie où beaucoup de cultures se réunissent. Pour les rencontres interculturelles notamment où se présentent souvent des déficits linguistiques, la communication non verbale est essentielle. Quelqu’un qui veut travailler avec des partenaires commerciaux de l’étranger doit maîtriser sa propre communication non verbale et doit comprendre les différences dans les autres cultures. Si on peut traduire les signes non verbaux d’autrui, on comprendra ses intentions et on pourra gagner la confiance du partenaire, ce qui constitue le fondement de chaque relation d’affaires et ainsi du succès financier.
C'est surtout dans un
entretien d’embauche que le langage non verbal est souvent sous-estimé. Ensuite,
la communication se déroule mal quand les expressions faciales des autres sont mal
interprétées. Il faut faire attention à ce que l'autre personne fait. Quand
l’autre cligne les yeux, le scepticisme est certainement de mise. Si l'autre regarde par la
fenêtre ou sur sa montre, le candidat doit interrompre son monologue et doit
plutôt utiliser la figure de style rhétorique : la question. « Voulez-vous
savoir encore quelque chose de plus précis?, etc.» La première priorité est
le contact avec les yeux, mais bien sûr, il ne faut pas fixer quelqu'un trop longtemps. Un
contact visuel reflète la confiance en soi. En outre, la façon comment on est
assis est cruciale. Quelqu'un assis de
manière crispée ne donne pas l'impression d'être souverain.
QUIZ:
Ici vous trouverez des exercices en ligne pour bien savoir interpréter les gestes culturels des Français:
http://www.e-lan.be/Muis/Meerkeuze/Fr6/i-gestes.html
[1] Roman Jacobson (1896-1982) est un linguiste et théoricien de la communication russe qui a développé un concept de la communication. (cf. Hartwig/Stenzel (2007): Einführung in die französische Literatur- und Kulturwissenschaft. J.B. Mezler, Stuttgart, p. 45).
[2] Cf. Communication et Expression : Modèle de la communication : http://www.internet.uqam.ca/web/t7672/schema.htm (17.01.2013).
[3] Pour aller plus loin cf. Blom, Herman/ Meier, Harald (2002): Interkulturelles Management - Interkulturelle Kommunikation/Internationales Personalmanagement/Diversity-Ansätze im Unternehmen. Verlag Neue Wirtschafts-Briefe GmbH &Co KG, Herne/Berlin.
Mehrabian, Albert (1981): Silent Messages – Implizit communication of emotions and attitudes. Wadsworth Publishing, Belmont.
Uhl, Gerhardt/ Uhl-Vetter, Elke (2013): Business-Etikette in Europa - Stilsicher auftreten, Umgangsformen beherrschen.Springer Gabler Verlag, Wiesbaden.
Wind, Markus (2006): Mit Chinesen arbeiten. Training und Führung von Mitarbeitern in China. Orell füssli Verlag AG, Zürich.